Rainette de Cuba à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, rainette des maisons (Scinax ruber) en Martinique, rainette x-signée (Scinax cf. x-signatus) à Basse-Terre, Grande-Terre, Marie-Galante et la Désirade, la liste des Hylidés envahissants n’est peut-être pas close. La rainette de Cuba est arrivée à Saint-Barthélemy en 1995 avec des conteneurs de plantes en provenance de Floride. En deux ans, elle a envahi toute l’île. Scinax ruber a été découvert en Martinique en 1997. Sa vaste répartition suggère une ou des introductions commencées il y a une vingtaine d’années à partir de la Guyane. La rainette x-signée, inconnue jusqu’à présent dans les Antilles, a été découverte en 2003 sur la Grande-Terre et s’étend avec une vitesse remarquable. Par rapport au peuplement batrachologique naturel des Petites Antilles constitué par des Leptodactylidés et des Brachycephalidés libérés des contraintes de la ponte en milieu aquatique, ces trois Hylidés demandent des points d’eau pour se reproduire. Leur arrivée est à relier à leur caractère très anthropophile. Leur succès est dû à la présence de nombreuses mares, mais aussi à leurs capacités à pondre dans des milieux artificiels et même dans l’eau saumâtre pour la rainette x-signée, à leurs grandes capacités de déplacement, à leurs grandes tailles qui en font les plus grands anoures arboricoles des îles des Petites Antilles et à la quasi absence de prédateurs et de compétiteurs. Ces Hylidés constituent une menace pour toutes les communautés herpétologiques des Petites Antilles. Faute de contrôles efficaces aux frontières, les îles françaises abritent le plus grand nombre d’espèces d’amphibiens et de reptiles allochtones et pour certains envahissants des Petites Antilles. Proliférant dans nos îles, ces espèces menacent de nouvelles îles de la Caraïbe.