La Martinique abrite une biodiversité remarquable. On y trouve une grande diversité d’espèces animales comme les iguanes, les chauves-souris, les oiseaux, les insectes, ainsi que de nombreuses autres espèces qui peuplent nos forêts, nos rivières et nos littoraux.

Chacune joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de la nature. Par exemple, les oiseaux participent à la dispersion des graines, ce qui permet aux forêts de se régénérer. Les chauves-souris, souvent méconnues, remplissent un rôle similaire à celui des abeilles et des oiseaux. La nuit, elles pollinisent les plantes, disséminent les graines et régulent les populations d’insectes.

Cette régulation permet de réduire naturellement certains risques pour l’agriculture et la santé. Elles contribuent notamment au contrôle des ravageurs de culture, ce qui limite le recours aux pesticides et participent également à la régulation des moustiques, réduisant ainsi les risques de propagation de maladies comme la dengue ou le chikungunya.

Grâce à toutes ces fonctions, ces espèces contribuent à l’équilibre des écosystèmes et rendent de précieux services à l’environnement et à l’être humain.

Cependant il est aussi important de savoir que certaines d’entre elles peuvent transmettre des maladies : ce sont les zoonoses.

Qu’est ce qu’une zoonose ? 

Une zoonose est une maladie infectieuse qui peut se transmettre entre les animaux et les humains, soit directement par contact ou indirectement par l’intermédiaire d’un aliment ou de l’environnement. Ces maladies peuvent être causées par des bactéries, des virus, des champignons ou encore des parasites.

Plusieurs zoonoses sont présentes en Martinique, en voici quelques-unes :

• La leptospirose, une maladie bactérienne souvent présente dans l’eau stagnante contaminée par l’urine des rongeurs.
• La dengue, causée par un virus transmis par les moustiques.
• La grippe aviaire, une maladie virale qui touche principalement les oiseaux et dans de rares cas l’être humain.
• La salmonellose, est une infection bactérienne qui peut se transmettre par l’alimentation ou le contact avec des animaux porteurs comme les reptiles.
• L'histoplasmose, une maladie causée par un champignon microscopique notamment présent dans les excréments de chauves-souris et d’oiseaux.

Même si ces maladies ne sont pas toutes fréquentes, il est utile de les connaître pour adopter les bons gestes.

Pour limiter les risques, il est conseillé de ne pas laisser d’eau stagnante afin d’éviter la prolifération des moustiques, de ne pas toucher les animaux sauvages, de se laver les mains après toute activité en extérieur notamment après avoir manipulé de la terre, des objets souillés ou après tout contact avec un environnement potentiellement contaminé...

Pour les cas particuliers, d’autres gestes peuvent être appliqués : ne pas manipuler le guano (excréments) de chauves-souris afin de réduire les risques d’histoplasmose, éviter de marcher pieds nus ou en sandales dans les eaux boueuses après les fortes pluies ou les inondations pour prévenir la leptospirose, ou encore ne pas ramasser ni manipuler les oiseaux morts ou malades pour éviter la propagation de la grippe aviaire.

De façon générale, en cas de présence d’animaux sauvages chez soi, il est préférable de contacter des organismes tels que la DEAL ou le PNRM qui pourront conseiller, voire intervenir en toute sécurité.

La prévention contre ces maladies passe également par la protection des animaux de compagnie. Pour leur santé et la nôtre, il est important de les protéger eux aussi contre certaines zoonoses. Veiller à leur hygiène, à leur lieu de couchage et limiter les contacts avec les animaux sauvages ou errants permet également de réduire les risques.

Il est également recommandé de les faire vacciner quand des vaccins sont disponibles, comme c'est le cas pour le chien contre la leptospirose. Ce geste simple permet de limiter les risques de contamination des animaux domestiques, et par extension, des humains. Lors des promenades, il est préférable d’éviter de laisser son chien se baigner ou boire dans de l’eau stagnante et des plans d’eau (mares, étangs, etc.), surtout s’il n’est pas vacciné.

La faune sauvage est indispensable au bon fonctionnement de nos écosystèmes et à la préservation de la biodiversité, il est donc crucial de la protéger. En apprenant à mieux connaître ces maladies, nous pouvons profiter pleinement de la nature tout en prenant soin de notre santé et de celle de nos animaux, et en préservant notre patrimoine naturel.

Rédaction P. NOTEUIL