Dans les îles montagneuses des Petites Antilles, les gradients climatiques résultant des modelés géomorphologiques, déterminent un étagement végétal complexe, néanmoins observable tant dans les physionomies que dans les paysages exprimés par les grands ensembles floristiques. Ces derniers, de la bordure marine jusqu'aux sommets, là où les écosystèmes sylvatiques peuvent se développer, sont de potentialité : Sempervirente saisonnière tropicale (étages inférieur et moyen), Ombrophile sub-montagnarde tropicale et Ombrophile montagnarde tropicale (étage supérieur). L'étage inférieur, lieu d’installation des populations où se sont développées les premières grandes plantations, a subi une forte dégradation écosystémique. L'équilibre originel étant rompu pour cause d'anthropisation dans ce domaine à bioclimat sec, le processus de régression a eu comme résultante la mise en place d'une végétation (notamment littorale) de xéricité variable, principalement formée de phytocénoses herbacées, arbustives et présylvatiques. Les formations forestières sont rares, secondaires et à faible biodiversité. Toutefois au sein des littoraux de ce système archipélagique, il existe marginalement des unités d'organisation avancée ou subclimacique, semblables aux référents primitifs. C'est à la lumière des données générées par l'étude de ces entités végétales relictuelles qu'il a été possible de reconstituer le tapis végétal du littoral précolombien et de comprendre les multiples modalités de la succession végétale, ainsi que les contraintes factorielles associées.