Les seuils tels que les prises d’eau amplifieraient la fragilité des crustacés et des poissons d’eau douce en constituant une barrière physique au moment de la migration, et en diminuant les niches écologiques disponibles. Cette étude consistait à ainsi déterminer l’habitat préférentiel de ces espèces en terme de profondeur et de vitesse, dans les cours d’eau de la Martinique, soumis aux principaux prélèvements d’alimentation en eau potable, étape préalable à la détermination des débits minima biologiques. Les espèces exigeants les plus grandes valeurs de vitesse sont M.heterochirus (> à 60 cm/s), Atya innocous et Atya scabra (> à 40 cm/s), et le Sicydium sp. (> 50 cm/s). Celle qui sollicite le plus de profondeur est Xiphocaris elongata (30 à 80 cm). Les classes de profondeur et de vitesse commune à la majorité des espèces sont respectivement 10 à 40 cm et 30 à 90 cm/s. Xiphocaris elongata constitue une exception en présentant comme classes électives l’opposé de ces dernières. Le futur DMB idéal devrait être en mesure d’apporter les classes des variables physiques en commun et une solution devrait être réfléchie pour garder en vie Xiphocaris elongata. Néanmoins, la probabilité d’obtenir ces classes simultanément sur le terrain est de moins de un quart, ce qui demande encore plus de réflexion.