Le 21ème séminaire du RNE s’est tenue en Martinique !
Pour la première fois c'est hors de France hexagonale qu'a eu lieu ce rendez-vous essentiel pour les acteurs étudiant les conditions d'échouages des cétacés. Du 26 au 28 novembre 2019, une centaine de participants venant en partie des Antilles et de Guyane ainsi que de France ont assisté au 21eme séminaire du Réseau National d'Echouage. Ce séminaire a retracé les échouages de l'année 2018, et comme l’an passé, c’est au cours d’une journée et demie d'échange, et une demi-journée d'ateliers, que se sont déroulés les retours d’expériences, résultats scientifiques ou encore l'utilisation d’outils propres à l’exploitation des échouages.
Le constat
Grace à des réseaux de mieux en mieux structurés, le signalement et l’exploitation scientifique des échouages se renforcent dans les territoires ultra-marins. En 2018, 80 individus échoués et 22 espèces ont été recensés sur l’ensemble des collectivités. On n’observe pas de tendance pour les espèces fréquentes. C’est en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie que les nombres d’individus ont été les plus élevés.
Qu'en est il chez nous ?
Les échouages recensés dans les collectivités de l’arc antillais ont été rassemblés sur un seul et même graphe. Depuis 1990, 203 individus de 19 espèces ont été recensés dans les Antilles françaises. La majorité des échouages ont été répertoriés en Martinique (80), suivi de très près par la Guadeloupe (77). La distribution ne révèle pas de tendance dans les espèces, du fait des faibles effectifs et de leur irrégularité.
En 2018, 3 cas d’échouages de 3 espèces différentes ont été recensés en Guadeloupe et 1 cas en Martinique. L’unique cas en Martinique correspond à un péponocéphale (dauphin d'Électre) qui s’est échoué vivant et présentant un mauvais état sanitaire. Il a néanmoins été renfloué et n’a pas été revu par la suite.
A quoi ça sert d'observer les échouages ?
Le premier objectif est de sauver un maximum de spécimen, mais les cas sont rares. La plupart des cétacés échoués sont soient déjà mort, ou mourant car blessés ou infectés par des bactéries.
L'autre intérêt est de mieux connaitre les espèces qui vivent ou passent dans nos eaux :
Enfin, l'observation des espèces échouées se fait aussi dans les laboratoires. Il s'agit de comprendre les causes de la mort du spécimen (pesticide, pollution aux plastiques, etc). Cela donne des indications sur l'impact de l'homme sur la vie animale, et ce que nous pouvons faire pour inverser la tendance.
L'analyse des mammifères marins morts permet également des avancées significatives en terme de bio-technologie. Les animaux, marins notamment, sont pourvus de capacités physiques surprenantes. Les observer de si près permet d'en prendre toute la mesure et d'imaginer des adaptations technologiques et/ou médicales.