Cet article présente les premiers résultats issus d’un programme de recherche associant chercheurs et opérateurs de lutte anti-vectorielle. La mise en oeuvre d’un protocole interdisciplinaire permet l’analyse des interactions entre facteurs socio-écologiques
concourant à l’exposition des populations urbaines et périurbaines à Aedes aegypti et Aedes albopictus. Une comparaison est effectuée entre les Antilles françaises et le littoral méditerranéen français. L’analyse révèle que des processus communs se dégagent par-delà les spécificités territoriales des sites étudiés : la présence d’eau, la structure des jardins, les représentations du risque vectoriel et l’expérience de la maladie par les habitants. Dans les Antilles, la présence de gîtes larvaires est en outre favorisée par un déficit d’équipements urbains. Deux catégories de gîtes larvaires sont identifiées : les gîtes comportementaux et les gîtes structuraux. Les premiers sont liés aux comportements des habitants et les seconds à la conception initiale du bâti et du jardin. Cette recherche conforte la nécessité de davantage intégrer la prévention de la formation de gîtes larvaires dès la conception du bâti et l’élargit à la conception du jardin, formulant des préconisations en ce sens.