L’apparition massive des macroalgues a entraîné de profondes modifications dans les écosystèmes récifaux. Ces espèces sont en compétition pour l’espace avec de nombreux organismes. La canopée algale diminue l’intensité lumineuse et l’hydrodynamisme dans les fonds marins. Des effets d’abrasion du récif, de mort des tissus coralliens et la production de molécules chimiques parfois nocives ont été mis en évidence (River and Edmund 2001). De nombreuses observations faites sur le terrain en Martinique tendent à montrer que les invertébrés benthiques, tel que les oursins, sont absents ou peu présents des zones peuplées par les Sargasses. Pour survivre et se développer dans des conditions difficiles (herbivores, bactéries, …) les macroalgues ont développé des stratégies de défense morphologiques (Littler and littler 1980) et/ou chimiques. Ces molécules sont souvent issues du métabolisme secondaire et peuvent avoir un spectre d’action très large (herbivores, pathogènes, UV…). Des études spécifiques menées sur les sargasses ont montré que certains métabolites secondaires extraits de ces algues possédaient une activité biologique significative (Plouguerne et al., 2006 ; Maréchal et al., 2004 ; Hellio et al., 2001; 2004 ; Gonzales del Val, 2001; Cho et al., 2001 ; Sastry and Rao, 1994 ; Caccamese and Azzolina 1979). La diffusion de métabolites secondaires provenant des sargasses dans l’environnement pourrait agir sur les capacités de recrutement, la survie, le développement et les activités vitales (reproduction, alimentation) des invertébrés marins. L’objet de ce projet est de comprendre et d’analyser les interactions écologiques existant entre les invertébrés benthiques tropicaux et les Sargasses.