Lumière sur ces animaux

Les vers de terre jouent un rôle important dans le fonctionnement des écosystèmes car ils aèrent le sol en y creusant des galeries, et l’aident à mieux retenir l’eau. Ils le stabilisent en agissant sur sa structure, et aident ainsi à limiter l’érosion.

Il est donc important de connaître ces organismes et leur fonctionnement afin de pouvoir les préserver.

La Martinique abrite de nombreuses espèces de vers. Ces espèces n’ont pourtant jamais fait l’objet d’étude spécifique.

C’est dans ce contexte qu’a été réalisé une étude du Cirad dans le cadre du projet REBIOS.

 

Il n’existe pas vraiment d’outils d’identification des espèces présentes. De plus, les vers de terre sont parfois très difficiles à différencier en se basant uniquement sur des critères morphologiques. Des analyses génétiques ont donc été nécessaires. L’utilisation de la technique du « code-barres ADN » a permis de classer les individus collectés au cours de cette étude en une unité taxonomique qui sont potentiellement des espèces.

 

Les échantillons récoltés au cours de cette étude ont été prélevés sur 81 sites, répartis entre milieux naturels (avec peu d’activités humaines) et milieux anthropisés (près des maisons, routes, parcelles agricoles, etc.).

Au total, 49 espèces potentielles ont été récoltées, dont 16 étaient des espèces exotiques.

Les autres espèces rencontrées n’ayant pas pu être identifiées, il s’agirait d’espèces natives ou exotiques, nouvelles pour la science.

Le bilan de l’étude montre que d’autres espèces sont sans doute présentes sur l’île. Mais un effort d’échantillonnage plus important serait nécessaire afin de les trouver, notamment dans les zones protégées de la Montagne Pelée et les Pitons du Nord (récemment inscrits à l’UNESCO).

 

Au cours de cette étude, un focus a été fait sur la commune du Morne-Rouge, où 7 espèces de vers arboricoles ont été collectées.

Parmi ces vers, 5 sont des espèces des espèces natives nouvelles pour la science et très probablement endémiques, et 2 sont des espèces exotiques connues. L'espèce la plus commune a été Dichogaster andina, une espèce exotique retrouvée dans des Broméliacées mais aussi dans des Héliconias.

Des vers arboricoles avaient été observés dans d’autres pays (Guyane, Guadeloupe, Dominique, Mexique, Venezuela, etc.), où des travaux d’identification ont été réalisés. Toutefois, peu de travaux se sont penchés sur leur écologie.

 

Mais où vivent précisément ces vers arboricoles ?

Les espèces arboricoles récoltées en Martinique ont été retrouvées dans la mousse sur des troncs d’arbres, dans le creux des feuilles de palmiers ou encore dans des plantes épiphytes.

Les plantes épiphytes poussent de façon non parasite sur les branches ou les troncs des grand arbres. Les vers arboricoles ont été principalement retrouvés dans des plantes épiphytes de la famille des Broméliacées, dont 24 espèces sont présentes sur l’île.

Un livret du Conservatoire National Botanique de la Martinique, également réalisé dans le cadre du projet REBIOS, permet de les identifier.

Les feuilles des Broméliacées sont généralement imbriquées à la base, ce qui leur permet de retenir l’eau. Dans les réservoirs ainsi formés, des déchets végétaux s’accumulent et se mélangent à l’eau, ce qui finit par former un milieu semblable au sol. Les vers se développent alors dans ces habitats qui sont favorables à ces vers arboricoles.

 

Parmi les espèces de vers trouvées dans ces plantes, trois espèces ont été récoltées uniquement dans des Broméliacées et jamais au niveau du sol. Ces espèces semblent donc être dépendantes de la présence de ces habitats arboricoles. Toutefois, les Broméliacées sont des plantes ornementales très appréciées et souvent prélevées dans leur milieu naturel. La conservation de ces vers sera donc étroitement liée à la protection des espèces végétales qu’ils habitent.

 

Les données obtenues au cours de cette étude apportent de nouvelles connaissances sur les vers de terres de la Martinique et leurs habitats. Elles ouvrent la voie à d’autres travaux qui pourront contribuer à la conservation de ces animaux.

 

Vous trouverez ici l’article scientifique publié suite à cette étude.

Ce travail a été adapté à partir d’un article paru dans the Conversation.

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Quelques données

  • Plus de 2000 espèces de champignons estimées
  • 40 espèces de papillons de jour
  • 11 espèces de chauves-souris
  • 262 espèces de fougères et plantes alliées

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