1 sapin peut en cacher 2 autres

Le mois de Décembre est maintenant bien installé, et Noël ne va pas tarder à pointer le bout de son bonnet rouge ! Cette fête familiale connotant la joie et la bonne humeur, est marquée en Martinique par de nombreux moments tournés autour de la nourriture et des chants de Noël. Mais qu’en est-il du sapin ?

Il n'est pas utile de rappeler que le sapin, le vrai, le Pinaceae - Abies, ne pousse pas sous nos latitudes un peu trop chaudes pour ses épines, mais son homologue, le sapin en plastique, prolifère dans nos hypermarchés, et par la force des choses, dans nos maisons. Bien qu'il existe encore quelques irréductibles, il faut se projeter an tan lontan, celui de nos parents et grands parents, pour se remémorer les arbres qu'utilisaient les martiniquais pour orner les coins de leurs salons, et servir ainsi de terre d’accueil pour les cadeaux déposés dans la nuit du 24 Décembre par le Père Noël.

En Martinique, comme un peu partout dans la région, il existe deux arbres poussant sur nos terres, et que nous utilisons traditionnellement comme arbre de Noël.

Le Filao (Casuarina equisetifolia) et le Fleuri-Noël (Euphorbia leucocephala)

Le premier cité, le Filao, bien que fortement concurrencé par le sapin en plastique, est l’arbre de Noël le plus répandu en Martinique. La raison est simple, son feuillage fait penser à celui du sapin mais en moins fourni. Le Filao est un arbre ayant une forte croissance, pouvant atteindre jusqu’à 35 mètres de haut. Alors pour confectionner son arbre de Noël, il faut couper plusieurs jeunes branches et les lier avec un cordage. Ainsi groupées, les branches du Filao, enguirlandées et illuminées, font penser au sapin et donnent aux salons des martiniquais un air de Noël en chalet.

Le Filao, est un arbre de la famille des Casuarinaceae, originaire des littoraux d’Asie du Sud-Est, du Pacifique et de l'Océanie. Le bois du Filao a la particularité d’être très dur, et est appelé par certains endroits, « bois de fer ». L’arbre a conquis l’ensemble des territoires tropicaux de la planète, parfois de façon naturelle grâce aux mauvais temps et aux courants marins, mais le plus souvent par l’implantation de l’homme. Il faut savoir que le Filao est considéré comme une plante envahissante dans certaines régions du monde. Il présente un sérieux problème en particulier aux USA (Floride), en Afrique du Sud et aux Bahamas.

Qu’en est-il du Fleuri-Noël ? Bien que son nom soit en parti de circonstance, le fleuri-Noël connaît moins de succès que son homologue tropical qui a été décrit plus haut. Toutefois, an tan lontan, à une époque où nos grand-mères grajaient encore le coco sec à la main, le fleuri-Noël était présent dans tous les jardins martiniquais. Il était véritablement l’arbre de Noël de nos aïeux. Fleurissant à la fin de l’année durant l’hivernage, il arbore un large manteau blanc, délicieusement odorant, faisant penser à une boule de neige. Il s’agit d’un arbuste se situant entre 2 et 3 mètres de hauteur, idéal donc pour orner les salons martiniquais.

De la famille des Euphobiaceae, le Fleuri-Noël est un arbre délicat, exigeant quant aux conditions climatiques et la température (entre 20 et 28°C). Originaire d’Amérique Centrale, il a été introduit comme espèce ornementale chez nous. Le latex blanc (communément appelé le lait) contenu dans le Fleuri-Noël, s’avère être toxique. Prenez des précautions si vous êtes amené à le manipuler.

Contrairement au Filao, le Fleuri-Noël ne ressemble pas du tout au sapin, devenu l’arbre de Noël par excellence. Néanmoins, la proximité géographique originelle du Fleuri-Noël, en fait l’arbre de Noël le plus légitime de notre région (La Caraïbe)

 Il existe d’autres végétaux qui au moment des fêtes de fin d’année, deviennent des ornements de décoration et d’agrément autour de l’arbre de Noël antillais. Il s’agit de la Fleur de canne et de l’Étoile de Noël connue aussi sur le nom de Poinsettia.  

La canne à sucre (Saccharum officinarum), originaire d’Asie du Sud Est, fleurit en fin d’année et propose à ceux qui prennent le temps de l’observer, un spectacle magnifique, notamment lorsque le vent s’engouffre dans les champs de canne, et fait danser la multitude de fleurs perchées en haut de leurs tiges. L’Étoile de Noël (Euphorbia pulcherrima) nous vient d’Amérique Centrale et du Mexique. En vérité ce n’est pas la fleur de cette plante qui nous intéresse, mais les feuilles qui en fin d’année se parent d’un rouge, ou parfois d’un blanc, éclatant. La couleur rouge mêlée au vert, forme une composition très appropriée pour les fêtes. 

Alors lorsqu’arrive le mois de Décembre, prenez le temps de confectionner quelques bouquets d’étoile de Noël et de « flèch kann » (la « Flèche de canne » en créole, dû au fait de sa forme en pointe), et déposez-les avec goût dans le salon. Cela donne aux décorations de Noël antillaises une authenticité rare.

Il est utile de rappeler que la loi interdit le prélèvement de ces espèces lorsqu’elles sont localisées sur des réserves naturelles.

Si ou ni an lanvi sav titak plis asou flè èk pyé bwa ki ni pabô kay nou, anni pijé asou lyen tala* CBMQ

 

Sources : fleursetcouleurs.net ; azmartinique.com ; Guillaume VISCARDI du Conservatoire Botanique de la Martinique ; César DELNATTE de l'ONF

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