La biodiversité à toutes les échelles !

Le 05 Juin 2019 dernier, eu lieu une conférence portant sur les interactions symbiotiques entre le Raisinier bord de mer, aussi connu sous le nom de Rasin clair, et différentes espèces fongiques (champignons), en zone d’origine et en zone d’introduction, menée par le Professeur Amadou M Bâ de l’Université des Antilles (Guadeloupe), au centre du CIRAD de Martinique.

Le Raisinier bord de mer - Coccoloba uvifera - est un arbre de la famille des Polygonaceae, originaire de tout le bassin caribbéen. On le retrouve principalement en bordure de mer, à l’interface entre le milieu sableux et la terre ferme, où il constitue la forêt littorale avec d’autres espèces végétales. Cette forêt joue un rôle clé dans le maintien et la bonne santé des écosystèmes littoraux, en participant notamment à la consolidation des sols sableux, mais également en faisant office de barrière naturelle contre les vents violents et la houle, en luttant ainsi contre l’érosion côtière.

Cet arbre est présent en Martinique comme en Guadeloupe, où il subit une forte pression anthropique liée aux activités touristiques et immobilières.

Ce végétal, originaire de toute les Antilles, a également été introduit dans d’autres zones tropicales du monde, principalement en Afrique, en Asie et en Australie, où il remplit diverses fonctions telles que l’ornementation, la création d’espaces ombragés ou encore l’alimentation humaine. Au Sénégal, cas sur lequel s'est étendu le professeur MBÂ, le Coccoloba est un fabuleux rampard à l'avancée du sable dans l'intérieur des terres. Toute fois comme toutes espèces introduites, il est important de veiller à sa propagation pour qu'elle ne soit pas envahissante, et ne devienne l'une des causes du déclin de la diversité de la biodiversité. C'est la raison pour laquelle, les chercheurs favorisent d'abord l'implantation de plantes locales pour l'ornement ou le génie végétal, avant de se tourner vers l'introduction de nouvelles especes.   

Le raisinier bord-de-mer, vivant dans un milieu très salin, a besoin d’éliminer le surplus de sel pour assurer sa survie. Pour cela, il a mis en place une stratégie de développement en « partenariat » avec un autre organisme vivant, des champignons. Cette interaction symbiotique appelée ectomycorhize, consiste en la création d’un système d’échange entre le champignon et le système racinaire du Coccoloba, appelé réseau de Hartig. Grâce aux échanges, le champignon va pouvoir augmenter la tolérance de la plante à la salinité en produisant un composé appelé, Proline qui va favoriser l’élimination du sel.

En Guadeloupe, 7 souches différentes de champignon ont été identifiées comme présentant une activité mycorhizienne avec Coccoloba. uvifera . Parmi ces souches, Scleroderma bermudense est celle qui s’avère la plus efficace dans l’amélioration de la croissance du Raisinier bord de mer. Il a été montré qu’en zone d’introduction, on retrouve majoritairement ce champignon associé au Raisinier. La souche S. bermudense n’étant pas naturellement présente dans les milieux d’introduction, il semblerait que le champignon soit transporté avec la plante. En effet, on retrouve des spores de ce champignon entre les micro-cavités des graines de Raisin clair. La plante voyage donc avec son champignon afin d’assurer sa croissance, même en des lieux éloignés de son aire d’origine.

 

Lewis BAPTISTE - Stagiare à l'Observatoire Martiniquais de la Biodiversité

 

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Quelques données

  • Plus de 2000 espèces de champignons estimées
  • 40 espèces de papillons de jour
  • 11 espèces de chauves-souris
  • 262 espèces de fougères et plantes alliées

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